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Lectures paresseuses
6 juillet 2008

Reynouard face à la persécution

Le 29 juin 2008
Aux lecteurs de "Sans Concession" et aux autres...

Chère Lectrice, Cher Lecteur, Chers Sympathisants,
Si ce numéro de "Sans Concession" peut être imprimé et expédié, ce sera sans
doute le dernier que vous recevrez avant neuf, voire dix-huit ou
vingt-quatre mois.
   Depuis le 19 juin, en effet, un mandat d'arrêt belge a été lancé contre
moi, qui a certainement été depuis lors converti en mandat d'arrêt européen.
Depuis le 19 juin, j'erre hors de la Belgique.
Mon unique souci a été de
terminer ce "Sans Concession". Ce numéro ayant été rédigé dans la
clandestinité, il contient moins d'illustrations. Quant à ma controverse
avec un "antinazi", j'ai dû l'interrompre brutalement lorsque j'ai fui;
voilà pourquoi vous ne pourrez lire ma dernière lettre. Nous la publierons
plus tard, si Dieu nous en donne l'occasion.
   La situation est la suivante: le 19 juin, j¹ai été condamné à Bruxelles à
un an de prison ferme et 30.000 euros d¹amende et frais divers. Le Tribunal
a en outre ordonné mon arrestation immédiate. Fort heureusement, je
n¹assistais pas à l¹audience; j¹ai donc pu fuir. Lundi 23 juin, les forces
de l¹ordre belges sont venues PAR DEUX FOIS à mon domicile pour m¹arrêter.
Etant absent, elles sont reparties bredouilles. Un avocat belge a interjeté
appel pour moi, mais il a précisé que l¹appel ne suspendait pas
l¹arrestation immédiate, donc que je serais toujours recherché en Belgique,
puis en Europe, une fois le mandat d¹arrêt converti en mandat européen.
   Une semaine plus tard, la Cour d¹Appel de Colmar m¹a condamné, en mon
absence, à un an de prison ferme et 60.000 euros d¹amende et frais divers.
Je n¹ai pas pu faire opposition; mais, de toutes façons, à quoi cela
aurait-il servi? A reculer pour mieux sauter. Alors...
  Mon arrestation n¹est plus qu¹une question de temps, sauf à me réfugier
en Angleterre ou en Espagne pour des années. Mais peut-on le faire quand on
a femme et enfants?
De plus, j¹ai toujours dit que je ne me déroberais pas.
J¹accepte d¹aller en prison pour la Vérité. Pour moi, c¹est un honneur, même
s¹il est douloureux. En outre, seul l¹exemple pourra porter ses fruits, même
s¹ils mûrissent plus tard. Enfin, le catholique que je suis ne peut ignorer
que Notre Seigneur a également subi les procès injustes, les calomnies et le
cachot. "Bienheureux ceux qui sont persécutés pour la Justice", avait-il dit
dans son Sermon sur la Montagne, "car le royaume des cieux est à eux."
Contrairement à ce que pensent certains, le catholique - le vrai - ne vit
pas en permanence à genoux. Certes, il s¹agenouille par humilité devant le
Seigneur, mais il se relève et reste debout face aux hommes, surtout face
aux menteurs et aux calomniateurs.
   Dans cette épreuve, je tiens à dire mon admiration pour mon épouse qui,
loin d¹être abattue, me soutient et agit pour assurer l¹avenir de nos
enfants.
Car ces récentes épreuves ont déjà entraîné ma radiation du chômage
(je ne pouvais plus aller "pointer"), d¹où un manque à gagner de 900 euros
par mois. Je donnais en outre quelques cours particuliers qui assuraient une
petite rentrée supplémentaire. Tout cela est fini... Pour l¹instant, donc,
mon épouse ne dispose plus que des allocations familiales, soit environ
1.800 euros par mois pour faire vivre une famille de huit personnes.
   Déjà, je ne puis plus être près d¹elle et près de mes enfants. L¹espoir
subsiste tout de même de se voir dans la clandestinité. Mais lorsque je
serai arrêté et jeté en prison (ce qui peut arriver demain), il disparaîtra.
   Je ne demande à personne de se réabonner à "Sans Concession", puisque la
revue risque de ne plus paraître pendant de nombreux mois. Ce dernier numéro
double, je vous l'offre de bon coeur, en remerciement de votre fidélité.
   Je pars contraint et forcé avec le sentiment du devoir accompli: deux
sites Internet avec mes textes, une revue doctrinale avec 40 numéros et,
surtout, le coffret de 6 DVD. N¹hésitez pas à les copier et à les diffuser
au maximum.
   Je termine en vous demandant de ne pas abandonner mon héroïque épouse.
Elle n¹a jamais récriminé; elle a tout accepté; elle se bat magnifiquement.
Je bénis Dieu de l¹avoir rencontrée.

Vincent_Reynouard
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