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Lectures paresseuses
18 mars 2009

Automne d'Apollinaire

On pense au "Colloque sentimental" de Verlaine, "Dans le parc solitaire et glacé, Deux formes ont tout à l'heure passé" se prolongent dans "Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises", une émotion toute en retenue exprimant une force de suggestion fuyante, distanciée. En ces jours printaniers, le poème fait contre-emploi mais en quelque sorte rehausse encore plus cette belle semaine ensoleillée.

 

Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneuxBrouillard
  Et son bœuf lentement dans le brouillard d'automne
Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux

Et s'en allant là-bas le paysan chantonne
Une chanson d'amour et d'infidélité
Qui parle d'une bague et d'un cœur que l'on brise

Oh ! l'automne l'automne a fait mourir l'été
  Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises

Apollinaire, "Alcools", p.84, Livre de poche, 1963

 
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