Face à l'abondance matérielle
Le roman-document retrace la vie de Nadia Comăneci, l'auteur la questionne sur sa réaction devant la découverte de l'abondance matérielle:
"C'était impressionnant cette abondance pour vous ?
- Bien sûr. Vous savez, la première fois que ma mère est venue à l'Ouest, c'était dans une banlieue du New Jersey, eh bien elle a pleuré dans les allées du petit supermarché."
Je cherche à comprendre. Pleurait-elle de joie, Stéfania, devant l'émotion de ces nouveaux choix, le fait même d'avoir le choix, et Nadia me coupe la parole, presque brutale. Le dégoût de cet amoncellement absurde, me corrige-t-elle. La tristesse de se sentir envahie de désir devant tant de riens. "Chez nous, on n'avait rien à désirer. Et chez vous, on est constamment sommés de désirer."
p.93, "La petit communiste qui ne souriait jamais"(2014), Lola Lafon, Actes Sud
Site de l'auteur: http://lolalafon.t15.org/main/