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Lectures paresseuses
22 avril 2014

Paysage hivernal sur fond de frontières fermées

Ecrit en 1929, le témoignage est précieux pour comprendre la séparation entre Kaunas et Vilnius pendant l'entre-deux-guerres, distante entre elles de 100 km. Passé sous contrôle polonais, Wilno est relégué dans un cul-de sac territorial. Pour rejoindre Kaunas, il faut passer par Riga.

neige111208-7

"Dans la neige toujours plus épaisse le train glisse lentement. Des forêts de sapins, puis de nouveau la plaine blanche, infinie. La frontière. On me fait comprendre que je dois changer de train. Un homme botté et fourré m'installe dans un wagon vide. un vrai train spécial qui m'emmène à Riga. Et voici qu'à l'Occident , du côté de Vilna, commence une féerie nouvelle pour moi, le coucher du soleil sur cette plaine blanche. J'avais vu jusqu'ici les couchers de soleil de montagne ou sur sur les divers océans. Mais pour la première fois je vois le ciel largement strié de rouge et d'orange se refléter sur l'infini blanc. Les rayons de soleil qui tombent sur la neige se décomposent en de merveilleux prismes. Puis toute la plaine devient d'un mauve pâle. On dirait des champs de lavande. Ce mauve délicat se fond peu à peu en un vert bleuté qui, lentement, prend des tons blafards, et enfin c'est la neige presque livide, couleur de mort...La nuit s'étend. Du blanc, du noir...La féerie est achevée."

p.29," De Kovno à Vilna"(1929), Camille Drevet, Cahors

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