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Lectures paresseuses
21 octobre 2014

Héritage flamand de Modiano

 

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  "Un père juif. Une mère flamande. Quelques pères ou grands-pères de substitution...Quelle peut être l'identité du fils d'une telle famille ? Au tout début de sa carrière, Patrick Modiano avait abordé le sujet en se focalisant sur la judéité, sur fond d'Occupation. Peu à peu, cependant, l'héritage flamand trouve également sa place dans les textes. Et il se révèle lui aussi décisif. Dans sa prime jeunesse, quai Conti, Modiano a en effet baigné dans le flamand de Belgique, la langue de sa mère, arrivée en France trois ans plus tôt, et surtout des parents de celle-ci, venus d'Anvers s'occuper du bébé. A cette époque, vers 1947, "je suis toujours avec eux, et e ne comprends que le flamand", écrit-il dans  Un pedigree. Une confidence qui révèle une double absence. Celle du père évidemment, qui n'a pas pas immédiatement transmis sa langue, le français. Mais aussi celle de la mère: la langue dite maternelle semble provenir moins d'elle que des grands-parents.

   Patrick Modiano n'a guère évoqué la façon dont il est passé du flamand au français. Ni le rôle que ce changement de langue a pu jouer dans sa vocation d'écrivain, dans son choix de faire du langage son métier. Cependant, le constat est là: aujourd'hui, Modiano n'écrit pas dans la langue de sa mère. Il choisit ses mots en français dans une langue qui paraît moins donnée que conquise."

p.103," Dans la peau de Patrick Modiano"(2010), Denis Cosnard, Fayard

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