Poésie des ombres de Minsk
"Dans la Cité du Soleil, le ciel était extraordinaire. J'aimais quand il se transformait en cobalt profond, saturé. On voyait alors y flotter d'innombrables statues blanches de dieux ouatés dont les formes étonnantes répondaient et harmonieusement à l'architecture de la ville, aux enfilade désertes de colonnes corinthiennes, aux arches majestueuses et aux obélisques dont je ne parvenais pas tout à fait à saisir la valeur sacrale. Ces jours-là, la ville était pleine d'ombres profondes et de contrastes. Je n'ai trouvé ailleurs les ombres de la Cité du Soleil. Dans les autres villes d'Europe, l'espace est trop resserré, trop concentré pour que les ombres puissent s'y dessiner avec un tel relief. Ici, elles s'ébattaient en toute liberté et créaient une féerie de danses graphiques dont la liberté n'était pas entravée par l'espace saturé d'architecture de la ville européenne."
p.29," Minsk cité de rêve"(2015), Artur Klinau, Signes et Balises