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Lectures paresseuses
4 mars 2008

Aux obsèques de Dom Gérard

Je reprend l'hommage publié par Présent, qui seul dans la presse française puisse s'élever à la noblesse de Dom Gérard.

http://www.present.fr/

Pater noster… 

Ces derniers mots prononcés ici-bas par Dom Gérard, alors que, dans la voiture qui le ramenait de l’enterrement de sa belle-sœur, il récitait l’office avec son Père Abbé, resteront le testament d’un moine qui vivait la sainte liturgie comme « l’apprentissage de l’éternité ». S’étant incliné à ces mots, il ne s’est jamais redressé, Dieu lui ayant donné de finir l’admirable prière de son Fils dans le face-à-face de la vision béatifique.

Pater noster… 

Ce fut aussi, en ce lundi 3 mars, tout à la fois le sentiment et la prière qui débordaient des yeux, du cœur et de l’âme de ses très nombreux fils venus pour un dernier hommage.

Ses fils moines, tout d’abord ; au premier rang desquels Dom Louis-Marie, son successeur, qui célébrait la messe de funérailles, et qui rendit au fondateur de l’abbaye, un très bel hommage de piété familiale, contant ses souvenirs, et les toutes dernières heures passées dans l’intimité de son prédécesseur ; les derniers battements de cœur…

Sa famille selon la chair également : ses frères Jean et Hubert ; ses neveux, ses nièces… 

Et puis la longue cohorte des amis : anciens ou nouveaux, connus ou obscurs, ils étaient présents par centaines, car tous, ils occupaient dans le cœur de ce moine admirable la première place. Tout à tous, Dom Gérard savait écouter et entendre chacun, comme s’il était l’unique interlocuteur, et son seul souci. Son fils préféré…

Pater noster… 

Très nombreux également étaient les ecclésiastiques qui avaient tenu à se joindre à l’hommage ultime. Parmi eux, le cardinal Panafieu, archevêque émérite de Marseille, et Mgr Perl, représentant le Saint-Siège, et qui devait bénir le caveau. Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, Dom Courau, abbé de Triors, Dom de Lesquen, abbé émérite de Randol, et Dom Joël, abbé de Tournay, l’abbaye d’origine de Dom Gérard, chantèrent avec Dom Louis-Marie les cinq absoutes que la liturgie accorde aux prélats défunts.

Et puis Mgr Guillaume, évêque émérite de Saint-Dié, Mgr Reyne, doyen du chapitre de la cathédrale d’Avignon, les abbés de Lagrasse, Ganagobie, En-Calcat, Flavigny, Randol, des représentants de la Pierre-qui-Vire, de Sénanque, de Nursie et de Gaussan ; le P. de Blignières, Mgr Wach, l’abbé Berg, l’abbé Loiseau, l’abbé Barthe, le P. Argouarc’h, l’abbé Aulagnier et tant d’autres…

Pater noster… 

Dans le message adressé par la Secrétairerie d’Etat, et lu par Mgr Perl, le Saint-Père marquait très nettement que Benoît XVI n’a pas oublié l’amitié qui liait le cardinal Ratzinger au fondateur du Barroux, accordant à ses fils, moines ou non, une affectueuse bénédiction apostolique. Le Pape, ajoute le message, « rend grâce pour l’attention de Dom Gérard à la beauté de la liturgie latine, appelée à être toujours davantage source de communion et d’unité dans l’Eglise ».

Quelques témoignages aussi des plus proches. Jean Madiran, qui n’avait pu faire le déplacement, assurait le Père Abbé de son union dans la prière de l’Eglise (Présent d’hier) ; Bernard Antony, très ému, rendait l’hommage de sa jeunesse au moine et à l’ami qui a veillé, avec quelle sollicitude, sur le Centre Charlier ; Mgr Perl, l’un des amis romains les plus réguliers ; et le frère Etienne, l’un des grands anciens de l’abbaye, évoquait l’âme éblouissante de cet homme de lumière.

Pater noster… 

Moine de la chrétienté ! Moine de la France charnelle et éternelle ! Dom Gérard repose en ses habits pontificaux au chœur de son abbaye. Il y a fallu l’autorisation du Ministre de l’Intérieur ; et celle du Saint-Siège. Seuls les papes et les évêques sont habituellement, de nos jours, ainsi enterrés dans les églises. Mais la grâce peut s’étendre aux ecclésiastiques bâtisseurs d’église. Dom Gérard l’est, admirablement.

Pater noster… 

Malgré l’émotion, la paix et la joie de Dom Gérard se sont répandues, lundi, sur ses fils rassemblés pour le voir une dernière fois. Et pour aller s’incliner sur son tombeau.

A sa place… 

Entre l’autel et le tabernacle. 

Pour l’éternité !

OLIVIER FIGUERAS


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