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Lectures paresseuses
6 avril 2008

Quand Péguy chante les châteaux de la Loire

Charles Péguy : Châteaux de Loire

Le long du coteau courbe et des nobles valléesloire
Les châteaux sont semés comme des reposoirs,
Et dans la majesté des matins et des soirs
La Loire et ses vassaux s'en vont par ces allées.

Cent vingt châteaux lui font une suite courtoise,
Plus nombreux, plus nerveux, plus fins que des palais.
Ils ont nom Valençay, Saint-Aignan et Langeais,
Chenonceau et Chambord, Azay, le Lude, Amboise.

Et moi j'en connais un dans les châteaux de Loireloire
Qui s'élève plus haut que le château de Blois,
Plus haut que la terrasse où les derniers Valois
Regardaient le soleil se coucher dans sa gloire.

La moulure est plus fine et l'arceau plus léger.
La dentelle de pierre est plus dure et plus grave.
La décence et l'honneur et la mort qui s'y grave
Ont inscrit leur histoire au coeur de ce verger.

Et c'est le souvenir qu'a laissé sur ces bordsChateau_de_Chambord_Castle__Loire_Valley__France
Une enfant qui menait son cheval vers le fleuve.
Son âme était récente et sa cotte était neuve.
Innocente elle allait vers le plus grand des sorts.

Car celle qui venait du pays tourangeau,
C'était la même enfant qui quelques jours plus tard,
Gouvernant d'un seul mot le rustre et le soudard,
Descendait devers Meung ou montait vers Jargeau.

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Commentaires
G
Je pense qu'il s'agit dans ce poème du château de Chinon.
T
notre classe de CE2 l apprend avec un grand plaisir cette année.
M
Je l'ai apprise en CM1, et je m'en souviens...
E
Je suis en train de l apprendre
V
Je l'ai découvert cet été 2012, sous le ciel du 9 août, lorsqu'un ami s'est levé pour nous l'offrir sur ce coteau de Loire qui descend d'Amboise ; 15 silences se sont rejoints. Il m'a fallu ces 3 mois écoulés pour rompre le silence imprimé par ces vers d'amour de Péguy en mon for intérieur, pour venir lire de mes yeux ce texte comme descend la Loire, lente, souveraine, abreuvant ma nappe phréatique. Et ce "Châteaux de Loire" a rejoint cette anthologie de la parole poétique qui pourra un jour s'effacer de ma mémoire sans s'effacer de mon âme. Merci Péguy :-)) ... c'est peu dire.
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