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Lectures paresseuses
2 juin 2009

Pèlerinage de Chartres, millésime 2009

Présent offre un magnifique témoignage sur les deux pèlerinages, le journal La Croix se contente de reprendre la brève de l'AFP.
http://www.present.fr/

Pentecôte 2009

Le souffle de l’Esprit…

 

Des milliers de pèlerins sur les routes de Paris à Chartres et de Chartres à Paris… 

CPSA Chartres, une cathédrale bondée accueillait en priorité les enfants qui avaient marché : les premiers rangs leur étaient réservés. Tous ces jeunes, toutes ces familles, tous ces fidèles « ouvriers de la dernière heure » venus rejoindre au pied de Notre-Dame ceux qui avaient peiné pendant trois jours se rendent-ils compte de tout ce qui a changé depuis la naissance du pèlerinage ? Jadis, c’est devant les portes closes du sanctuaire que tous les marcheurs assistaient au saint Sacrifice ; aujourd’hui, si des centaines de pèlerins assistent toujours à la messe depuis le parvis, c’est faute de place à l’intérieur. Cette année, aux côtés des dizaines et des dizaines de prêtres, moines, religieux venus du Barroux, de l’Institut du Christ-Roi, de la Fraternité Saint-Pierre, etc., on voyait aussi des prêtres diocésains de Paris.

Mgr Pansard, évêque de Chartres, qui avait tenu à prononcer l’homélie, parla contre le libéralisme, citant les papes de Pie IX à Pie XII. Et d’exhorter les fidèles à jouer leur rôle dans la cité, pour prendre la défense du dimanche, de toute vie conçue. La porte n’est plus close, décidément. « A petits pas bien décidés », le rite extraordinaire et son esprit retrouvent leur droit de cité.

A Paris, l’arrivée du pèlerinage de la Fraternité Saint-Pie X, là encore accompagné de nombreux prêtres, religieux et religieuses avait été détournée de son lieu habituel au pied de la basilique de Montmartre. L’hostilité des gaucho-écologistes de la mairie de Paris eut pour effet de permettre « providentiellement » que les marcheurs achèvent leur pèlerinage au pied des Invalides, au cœur de la ville. Ils remplissaient cette place avec leurs bannières, leurs prières, leurs chants qu’on entendait de loin, leur fatigue offerte, leur sacrifice aussi de ne pas être dans un sanctuaire, exclus tout de même, laissés dehors.

Pas l’ombre d’une animosité, pourtant, dans l’homélie où les pèlerins furent invités à poursuivre leur marche avec saint Paul, à aimer et professer leur foi jusqu’au don de leur vie comme l’apôtre des Gentils.

Nous reviendrons sur les deux pèlerinages – avec des photos – dans notre numéro daté de samedi. 

En la Pentecôte, les regards se tournent aussi vers le cœur de la chrétienté. A Rome, Benoît XVI prononça une homélie très remarquée des médias, qui firent mine d’y découvrir un manifeste écologique. Mais le Pape a dit autre chose : il parlait avant tout de la « pollution du cœur et de l’esprit » dont notre monde s’accommode si bien. 

« De la même manière qu’il ne faut pas s’accoutumer aux poisons de l’air – et pour cela l’engagement écologique représente aujourd’hui une priorité –, on devrait en faire autant pour ce qui corrompt l’esprit. Il semble au contraire qu’aux nombreux produits polluant l’esprit et le cœur qui circulent dans nos sociétés – par exemple des images que mettent en spectacle le plaisir, la violence ou le mépris pour l’homme et la femme – à ceux-là, il semble qu’on s’habitue sans difficulté. Cela aussi est liberté, dit-on, sans reconnaître que tout cela pollue, intoxique l’esprit, surtout des nouvelles générations, et finit ensuite par en conditionner la liberté même. » Comment recevoir le Saint-Esprit à la manière des apôtres ? « Donc, la concorde des disciples est la condition pour que vienne l’Esprit-Saint ; et le fondement de la concorde est la prière. (…) Pour que la Pentecôte se renouvelle à notre époque, il faut peut-être – sans rien enlever à la liberté de Dieu – que l’Eglise “s’essouffle moins” dans les activités et s’adonne plus à la prière. C’est la Mère de l’Eglise, Marie très sainte, Epouse de l’Esprit-Saint, qui nous l’enseigne. » 

Après le souffle, le feu. Là encore Benoît XVI parla avec vigueur : 

« S‘étant emparé des énergies du cosmos – le “feu ” –, l‘être humain semble aujourd’hui s’affirmer lui-même comme un dieu et vouloir transformer le monde en excluant, en mettant de côté ou même en refusant le Créateur de l’univers. L’homme ne veut plus être image que Dieu, mais de lui-même ; il se déclare autonome, libre, adulte.  

« Evidemment, une telle attitude révèle un rapport non authentique avec Dieu, conséquence d’une fausse image de Lui qu’il s’est construite, comme le fils prodigue de la parabole évangélique qui croit se réaliser lui-même en s‘éloignant de la maison du père. Ainsi, dans les mains d’un homme, le “feu” et ses énormes potentialités deviennent dangereux : ils peuvent se retourner contre la vie et l’humanité même, comme le montre malheureusement l’histoire. » 

Enfin, rappela Benoît XVI, le Saint-Esprit chasse toujours la peur, comme Il vainquit celle des apôtres. « Oui, chers frères et sœurs, l’Esprit de Dieu, là où il entre, chasse la peur ; il nous fait connaître et sentir que nous sommes dans les mains d’une toute-puissance d’amour: quoi qu’il arrive, son amour infini ne nous abandonne pas. En sont la preuve le témoignage des martyrs, le courage des confesseurs de la foi, l’intrépide élan des missionnaires, la franchise des prédicateurs, l’exemple de tous les saints, certains même adolescents et enfants. Et aussi l’existence même de l’Eglise qui, malgré les limites et les fautes des hommes, continue à traverser l’océan de l’histoire, poussée par le souffle de Dieu et animée par son feu purificateur. »

JEANNE SMITS

Article extrait du n° 6852
du Mercredi 3 juin 2009

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