De la miséricorde selon Jean-Paul II
En ce jour de l'Immaculée Conception, dans le prolongement de la citation reprise hier, c'est une occasion de revenir sur l'encyclique "Dives in misericordia", datant du 30 nov.1980:
IV.6 "La signification véritable et propre de
la miséricorde ne consiste pas seulement dans le regard, fût-il le plus
pénétrant et le plus chargé de compassion, tourné vers le mal moral,
corporel ou matériel : la miséricorde se manifeste dans son aspect
propre et véritable quand elle revalorise, quand elle promeut, et quand
elle tire le bien de toutes les formes de mal qui existent dans le
monde et dans l’homme. Ainsi entendue, elle constitue le contenu
fondamental du message messianique du Christ et la force constitutive
de sa mission. C’est ainsi que ses apôtres et ses disciples la
comprenaient et la pratiquaient. Elle ne cessa jamais de se révéler,
dans leur cœur comme dans leurs actions, comme une démonstration du
dynamisme de l’amour qui ne se laisse « pas vaincre par le mal », mais
qui est « vainqueur du mal par le bien » 69. Il faut que le visage
authentique de la miséricorde soit toujours dévoilé à nouveau. Malgré
de multiples préjugés, elle apparaît comme particulièrement nécessaire
pour notre époque."
V.9 "Marie est aussi
celle qui, d'une manière particulière et exceptionnelle - plus qu'aucune autre
- a expérimenté la miséricorde, et en même temps - toujours d'une manière
exceptionnelle - a rendu possible par le sacrifice du cœur sa propre
participation à la révélation de la miséricorde divine. Ce sacrifice est
étroitement lié à la croix de son Fils, au pied de laquelle elle devait se
trouver sur le Calvaire. Le sacrifice de Marie est une participation spécifique
à la révélation de la miséricorde, c'est-à-dire de la fidélité absolue de Dieu
à son amour, à l'alliance qu'il a voulue de toute éternité et qu'il a conclue
dans le temps avec l'homme, avec le peuple, avec l'humanité; il est la
participation à la révélation qui s'est accomplie définitivement à travers la
croix. Personne n'a expérimenté autant que la Mère du Crucifié le
mystère de la croix, la rencontre bouleversante de la justice divine
transcendante avec l'amour: ce «baiser» donné par la miséricorde à la justice. Personne autant qu'elle, Marie, n'a accueilli aussi profondément
dans son cœur ce mystère: mystère divin de la rédemption, qui se réalisa sur le
Calvaire par la mort de son Fils, accompagnée du sacrifice de son cœur de mère,
de son «fiat» définitif.