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Lectures paresseuses
24 juillet 2013

Notre seule égalité,la mort

Ouverture du livre (un bijou de la rentrée littéraire à venir)

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"Certains meurent de causes extérieures. D'autres eurent parce que la mort depuis longtemps soudée à leurs veines travaille en eux, de l'intérieur. Tous meurent. Chacun à sa façon. Certains tombent par terre au milieu d'une phrase. D'autres s'en vont paisiblement dans un songe. Est-ce que le rêve s'éteint alors, comme l'écran à la fin du film ? Ouest-ce que le rêve change simplement d'aspect, acquérant une autre clarté et des couleurs nouvelles ? Et celui qui rêve, s'en aperçoit-il tant soit peu ?" p.9

qui se renferme ainsi:

"C'est à ce moment qu'ele est arrivée, , la petite bergeronnette; elle s'est posée tout près, sur une motte herbue. Je lui ai demandé, comme grand-mère Kristin me l'avait appris, où je passerais l'année prochaine. La bergeronnette a hoché la queue mais ne s'est pas envolée et j'ai compris que le poseur de question n'en avait plus pour longtemps. Le rayon de soleil inondait la colline d'un tel flot de lumière que j'y ai vu le signe d'un grand esprit me faisait , de l'autre côté de la vie. Alorsje me suis mis à pleurer, vieillard sénile que je suis, échoué entre deux protubérances en terre d'Islande, les Mamelons d'Helga, et je compris que le mal, dans cette vie, ce n'étaient pas les échardes acérées qui vous piquent et vous blessent, mais le doux appel de l'amour auquel on fait la sourde oreille - la lettre sacrée à laquelle on répond trop tard, car je le vois bien à présent, dans la clarté du dénouement, que je t'aime aussi."p.131

"La Lettre d'Helga"(2013), Bergsveinn Birgisson, Zulma

Présentation de l'éditeur, http://www.zulma.fr/livre-la-lettre-a-helga-572074.html

« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible.

 

Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage.

Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie."

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