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Lectures paresseuses
8 mai 2008

Chardonne et Mauriac, "Nous nous aimions en nous haïssant."

  "Nous nous aimions en nous haïssant." C'est de Mauriac que Chardonne parle. J'ai plusieurs fois noté la complexité de leurs sentiments réciproques.
  bv000040  Ils se connaissaient depuis l'avant-guerre de 1914. "Nous étions jeunes encore tous les deux; lui déjà un écrivain. Il a toujours été écrivain. Il connaissait son avenir qui ne l'a jamais étonné."Amitié littéraire, plus que de coeur. Ils se guettent, dirait-on, prêts à se déchirer autant qu'ils s'admirent. Aussi perfides l'un que l'autre jusque dans l'admiration même:" Mauriac, c'est le plus grand journaliste qu'il y eut sur la terre de France. Dans le le journalisme, il a mis tout: poésie, pensée, style; toutes richesses; et un certain tour torrentiel, une profusion que le journalisme demande, car il est débordement. "Art viager", disait Blum. Mauriac le sent. Dans le torrent, il y a quelque chose qui ressemble au suicide."
    La Libération trouve Mauriac en position forte par rapport à Chardonne. Il ne sera jamais, pour celui-ci, un juge implacable. pesant le pour et le contre qu'on dressait, chez Jean Blanzat, la liste des proscriptions, il propose (sans succès, mais il a eu le geste) qu'on acquitte Chardonne pour manque de discernement". Et c'était probablement là, de la part de François Mauriac, le comble du discernement. 

p.188/189,"Chardonne", Ginette Guitard-Auviste, Olivier Orban, 1984

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