Portrait d'Assouline

"Sous une barbe genre Victor Hugo, mais plus courte et moins triste, que Pierre Assouline porte jour et nuit, se cache un coeur d'or. C'est Lucien Combelle qui me l'a présenté. Condamné le 28 décembre 1944 à quinze ans de travaux forcés, amnistié en 1951, ancien rédacteur en chef de Révolution nationale, maurassien et anarchiste, Combelle était un homme d'un autre temps, au sujet duquel Pierre a écrit un livre magnifique Le fleuve Combelle. pierre est un libéral au plein sens du terme. Il aime la langue française, toutes les idées, l'intelligence et la beauté. Infatigable fourmi; il pense il écrit, voyage, met à jour son blog et trouve encore le de bambocher chez Drouant avec les autres membres de l'académie Goncourt. Peu d'élections mm'ont fait autant de plaisir que la sienne et la seule à me réjouir davantage eût été la mienne. Fin célinien, pierre assouline est objectif, connaisseur des années 30 et 40, fasciné comme tant d'autres par cette lugubre période de l'histoire de France, il a le rare mérite de prendre de la distance avec les faits, avec les hommes, en grand écrivain qu'il est. Pierre Assouline est mon ami."

p.32,"Libera me"(2014), François Gibault, Gallimard 2014

"il a le rare mérite de prendre de la distance avec les faits, avec les hommes", Assouline est par exemple le seul critique littéraire important qui ne s'est pas emballé pour le dernier livre particulièrement décevant de Kundera,"La Fête de l'insignifiance" qui a reçu un accueil critique délirant:

"Il ne suffit pas de dénoncer la lourdeur de ses contemporains pour apparaître léger. Pesante en est la lecture, heureusement rapide (gros caractères, triple interlignage, peu de pages). Où est passé le rire rabelaisien de Kundera ?"

http://larepubliquedeslivres.com/caprice-dechenoz-insignifiance-du-kundera/